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7e Journées Épistémologie Montpellier

Mercredi 22 mai 2019 de 14h à 18h et Jeudi 23 mai 2019 de 09h à 13h, UM Faculté des Sciences, salle de cours SC-10.01 – accès libre
(campus Triolet, bâtiment 10, Place Eugène Bataillon — tram 1 Universités)

Article associé : Appel à communications affichées (soumissions jusqu’au lundi 15 avril 2019)


Dans les universités de Montpellier, l’épistémologie est présente à la fois comme domaine de recherche et comme domaine d’enseignement et de formation, mais elle reste encore peu visible pour la majorité des acteurs universitaires. Organisées depuis 2012 (par l’UM2, puis par l’UM après la fusion avec l’UM1, et enfin depuis cette année en partenariat avec l’UPVM3), les Journées Épistémologie Montpellier ont pour objectif de renforcer cette visibilité.

Ces 7e Journées Épistémologie Montpellier organisées sous le patronnage de l’UFR Faculté des Sciences (et plus spécialement du département DESciRE) en partenariat avec l’UPVM3, s’inscrivent dans le prolongement des Journées précédentes (cf. 1e Journée 2012 | 2e Journée 2013 | 3e Journée 2014 | 4e Journée 2015 | 5e Journée 2016 | 6e Journée 2017).

Les Journées Épistémologie sont ouvertes à toutes les personnes intéressées (appartenant ou non à l’UM ou à l’UPVM3) : enseignants/chercheurs, doctorants (*), étudiants, enseignants du secondaire et du primaire, médiateurs scientifiques…
Elles se dérouleront sur deux demi-journées, l’après-midi du 22 mai et la matinée du 23 mai.
(*) Formation doctorale : ces 7e Journées sont au programme du module de formation générale « L’argumentation dans les pratiques de recherche des doctorants » proposé par le Collège Doctoral de l’Université de Montpellier ; inscriptions jusqu’au 30 mars, voir les détails…

Thème 2019 : L’argumentation : une pratique multiforme ?

Après avoir examiné les relations de l’épistémologie avec la didactique (2014), les modèles (2015), la complexité (2016), puis les positivismes (2017), ces septièmes Journées Épistémologie s’intéressent à l’argumentation.

Lorsque l’on parle d’argumentation, il est courant de penser aux discours des politiciens ou des juristes, lesquels cherchent à convaincre leurs auditoires. Pourtant, l’argumentation se trouve également au cœur de nombreuses autres pratiques sociales, en particulier des pratiques scientifiques. Lorsqu’ils développent de nouveaux modèles ou de nouvelles théories, les chercheurs s’engagent dans un processus argumentatif de justification, d’évaluation et de critique des hypothèses avancées. Étudier l’argumentation en sciences revient alors à porter l’attention sur les processus de construction des connaissances plutôt que sur le statut des connaissances déjà stabilisées. Ces processus sont le lieu de l’articulation entre la théorie et l’expérience en sciences expérimentales, ou entre l’exploration de conjectures et la preuve en mathématiques. Ils sont également le lieu d’interactions sociales complexes se jouant sur le plan discursif. L’argumentation apparaît comme une pratique sociale transversale, qui se retrouve dans des domaines aussi variés que le droit, les sciences expérimentales, les mathématiques ou les sciences du langage. Certes, les contenus sur lesquels porte l’argumentation diffèrent d’un domaine à l’autre. Il en va de même pour les visées de l’argumentation. Au-delà de ces différences manifestes, peut-on identifier des disparités plus profondes qui conduiraient à parler de plusieurs « formes » d’argumentation ? À l’inverse, peut-on identifier des caractéristiques communes qui tendraient à nous faire voir l’argumentation comme un mode d’exercice universel de la pensée humaine ?

Ces 7e Journées Épistémologie consacrées à l’argumentation entendent explorer ces questions dans une perspective comparatiste en croisant les regards épistémologiques portés sur l’argumentation dans une pluralité de domaines : en sciences du langage, en sciences expérimentales, en mathématiques et en droit. L’objectif est ainsi de mieux cerner les formes et les fonctions possibles de l’argumentation dans ces différents domaines. Cette rencontre s’articulera autour de quatre conférences plénières invitées, un atelier de débat numérique, une table ronde, et des communications affichées.

Intervenants invités :

Otto Pfersmann (EHESS, Paris)
Catherine Allamel-Raffin (AHP PReST, Université de Strasbourg)
Christian Plantin (ICAR, Université Lyon 2)
Nicolas Balacheff (Université de Grenoble)
Léna Soler (AHP, Université de Lorraine, Nancy) [annulée]

Intervenants locaux :

Manuel Bächtold (LIRDEF UM)
Kévin de Checchi (LIRDEF UM UPVM3)
Capucine Huet (LIRDEF UM UPVM3)
Gabriel Pallarès (LIRDEF UM UPVM3)
Muriel Guedj (LIRDEF UM)

Programme

(sous réserve de modifications de dernière minute)

Mercredi 22 mai 2019 après-midi (13h45–18h)

  • 13h45 – Accueil et ouverture
  • 14h00 – Introduction aux Journées par Manuel Bächtold
  • 14h20 – Conférence par Otto Pfersmann : Les quatre arguments juridiques et la nécessité de leur distinction
  • 15h20 – Conférence par Catherine Allamel-Raffin : Images et argumentation : analyse d’un article en radioastronomie
  • 16h20 – Pause-café et communications affichées
  • 16h50 – Atelier : débat en ligne sciences-société via la plateforme AREN (*) – introduction 15 min par Kévin de Checchi, Capucine Huet et Gabriel Pallarès
  • 18h00 – Fin de la session

Jeudi 23 mai 2019 matinée (9h–13h)

  • 09h00 – Conférence par Christian Plantin : La restructuration des études de l’argumentation
  • 10h00 – Conférence par Nicolas Balacheff : L’argumentation mathématique, un concept nécessaire pour penser l’apprentissage de la démonstration
  • 11h00 – Pause-café et communications affichées
  • 11h30 – Restitution-synthèse de l’atelier par Kévin de Checchi, Capucine Huet et Gabriel Pallarès
  • 11h50 – Table ronde avec les conférenciers invités (modération : Muriel Guedj)
  • 12h50 – Clôture (fin de la session à 13h)

(*) Atelier participatif — débat en ligne sur la plateforme numérique AREN :
Pour y participer, il est nécessaire d’avoir un ordinateur portable (ou tablette) avec connexion WiFi ou 4G, SVP merci d’apporter le vôtre autant que possible ; les instructions de connexion seront données sur place (Attention, l’interface web AREN n’est pas adaptée aux petits terminaux comme ceux des smartphones).

Communications affichées

La soumission de résumés est ouverte jusqu’au lundi 15 avril 2019 – cliquer ici pour voir les détails.

Ces présentations sont ouvertes à tous les chercheurs, enseignants-chercheurs, enseignants et étudiants souhaitant présenter leurs recherches ou leurs enseignements. Les contributions attendues peuvent concerner tous les domaines scientifiques dans la mesure où elles relèvent d’une perspective épistémologique. Les pauses permettront aux participants d’échanger avec leurs auteurs. Une version PDF des affiches acceptées sera publiée sur ce site dès réception.


Détails et résumés des présentations orales

Dernière minute : Léna Soler, empêchée, est remplacée par Catherine Allamel-Raffin.


Les quatre arguments juridiques et la nécessité de leur distinction

Otto Pfersmann, Professeur de droit public, D.E. EHESS, LIER-FYT Laboratoire Interdisciplinaire d’Études sur les Réflexivités – Fonds Yan Thomas (CNRS FRE 2024, EHESS), Paris

  L’argumentation juridique, dans le cadre du droit positif, constitue un ensemble de propositions visant à en établir l’exact contenu et à en tirer des conséquences relatives à des circonstances concrètes. On se réfère alors principalement à deux types de raisonnements : d’un côté, la justification d’une décision ayant valeur de norme pour les destinataires, d’un autre côté, la présentation de données juridiques à des fins de savoir. L’argumentation juridique au sens large peut aussi comprendre des raisonnements externes au droit positif, afin de promouvoir un droit souhaité. Il s’agit alors d’arguments idéologiques. La justification comprend en partie une présentation et les raisons de choix habilités, ce qui n’est pas le cas de la présentation. Si elle cherche néanmoins à justifier quelque chose, il ne s’agit plus d’une argumentation juridique. Une justification peut cependant également être idéologique si elle cherche à promouvoir une solution qui n’a pas de fondement en droit positif. Étant donné l’importance de la distinction entre les domaines disciplinaires et non-disciplinaires (mais éventuellement efficaces), il convient de considérer, outre les classes déjà mentionnées, des arguments de type théorique (relatifs à la nature disciplinaire des arguments présentés comme « juridiques ») que l’on pourra qualifier de méta-arguments.


Images et argumentation : analyse d’un article en radioastronomie

Catherine Allamel-Raffin, MCF à l’Université de Strasbourg, AHP PReST Archives Henri Poincaré – Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies (CNRS UMR 7117, Univ. Lorraine, Univ. Strasbourg)

  Selon Toulmin (1958), argumenter, c’est tenter de convaincre un auditoire que la manière dont on passe d’une assertion de départ à une conclusion est pertinente. Dans cette perspective, la démonstration devient un cas particulier de l’argumentation, celle dans laquelle il n’y a pas de contradiction envisageable. C’est cette conception de l’argumentation que je retiendrai dans le cadre de ma communication. Je souhaite montrer que les images participent à la construction argumentative se déployant dans un article scientifique, la visée ultime étant de construire un ajustement robuste entre les différents éléments d’un « dispositif opératoire » : les théories, les modèles, les instruments, les savoir-faire. Etant donné que les astrophysiciens ne disposent avec leurs images que d’éléments de preuve, et non pas de preuves au sens fort, ils ne partent pas de prémisses tenues pour vraies pour aboutir, selon les règles de la logique formelle, à des conclusions nécessairement vraies. Ils sont ainsi contraints de proposer, dans leur publication, un agencement qui soit le plus convaincant possible, de ces éléments de preuve, et en particulier de ceux qui nous intéressent au premier chef, les images. Il me semble par conséquent qu’on peut dire des scientifiques qu’ils argumentent au sens de Toulmin quand ils rédigent un article.   [Bibliographie : S. E. Toulmin, Les usages de l’argumentation, Paris, PUF, 1958. C. Allamel-Raffin & J.-L. Gangloff, Argumenter dans les sciences de la nature : l’exemple d’un article d’astrophysique, Cahiers Philosophiques de Strasbourg 2010, vol. 2, 10-43.]


La restructuration des études de l’argumentation

Christian Plantin, Prof. ém. Université Lumière Lyon 2, chercheur associé ICAR Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations (CNRS UMR 5191, ENS Lyon, Univ. Lyon 2)

  Cette communication offrira des points de repère sur les études actuelles concernant l’argumentation. Elle mettra en avant deux éléments nouveaux. D’une part, l’importance prise actuellement par les questions socio-scientifiques dans le monde moderne déstabilise l’opposition traditionnelle argumentation / démonstration. D’autre part, les puissants modèles et formats aristotéliciens se trouvent confrontés à de nouvelles données et exigences venant des mondes non-occidentaux. Ces deux mouvements impactent fortement un enseignement contemporain de l’argumentation, qui n’est, jusqu’ici, en France, jamais parvenu à s’organiser comme tel.
  La conférence sera structurée en quatre parties : (1) De « Analogy argumentation » à « Warrant » (ce que disent les intitulés des 40 sections regroupant les communications présentées lors de la
« 9th ISSA Conference on Argumentation » à Amsterdam en 2018), (2) L’argumentation, un pont entre « les deux cultures » (sur les notions d’argumentation et de démonstration à partir d’un article de Snow), (3) Interlude : quelle argumentation ? (un modèle « Question ⇒ RéponseS »), (4) Les « formes » de l’argumentation (forme comme format et règles de l’échange argumentatif de la communication écrite ; forme comme schème d’argument).
Plan de l’exposé

La restructuration des études de l’argumentation

Christian Plantin, Prof. ém. Université Lumière Lyon 2, chercheur associé ICAR Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations (CNRS UMR 5191, ENS Lyon, Univ. Lyon 2)

 Cette communication offrira des points de repère sur les études actuelles concernant l’argumentation. Elle mettra en avant deux éléments nouveaux. D’une part, l’importance prise actuellement par les questions socio-scientifiques dans le monde moderne déstabilise l’opposition traditionnelle argumentation / démonstration. D’autre part, les puissants modèles et formats aristotéliciens se trouvent confrontés à de nouvelles données et exigences venant des mondes non-occidentaux. Ces deux mouvements impactent fortement un enseignement contemporain de l’argumentation, qui n’est, jusqu’ici, en France, jamais parvenu à s’organiser comme tel.

Plan de l’exposé :

  1. De l’Analogy argumentation à Warrant :
    ce que disent les intitulés des 40 sections regroupant les communications présentées lors de la 9th ISSA Conference on Argumentation (Amsterdam, 2018), à propos les domaines étudiés et les problématiques développées par les “argumentation studies” en 2018.
  2. L’argumentation, un pont entre “les deux cultures” ? (Snow)
    • Société rhétorique, citoyenneté rhétorique
    • “The two Cultures and the scientific Revolution” (Snow)
    • Argumentation et démonstration : ruptures et continuités
      • Rupture (d’Aristote à Bachelard, à Perelman, à Ducrot) et continuités : argumentation et acquisition des connaissances scientifiques.
      • L’argumentation comme raisonnement par défaut.
      • L’argumentation comme véridiction.
    • “Société de la connaissance” : questions socialement vives.
  3. Interlude : quelle argumentation ?
    Un modèle “Question ⇒ RéponseS”
    Une tâche : construire des représentations adéquates, et si possible, explicatives
  4. Les “formes” de l’argumentation
    • Forme comme format et règles de l’échange argumentatif ; de la communication écrite.
    • Forme comme schème d’argument.
      • Plus ou moins grande productivité des schèmes
      • Schèmes particuliers (?)
      • Schèmes universaux (transculturels)
           Exemples : a fortiori ; catégorisation et nomination.

 


L’argumentation mathématique, un concept nécessaire pour penser l’apprentissage de la démonstration

Nicolas Balacheff, Professeur émérite à l’Université de Grenoble, LIG Laboratoire d’Informatique de Grenoble (CNRS UMR 5217)

  Les sciences du langage, notamment l’analyse du discours et la logique naturelle, ont eu une influence prépondérante sur les premières recherches sur l’apprentissage de la démonstration qui ont insisté sur les oppositions entre argumentation et démonstration. Ces oppositions sont mises en avant comme l’une des principales difficultés — avec le développement cognitif — de la réalisation du projet d’enseignement. Au cours des deux dernières décades, les travaux se sont multipliés pour confirmer cette difficulté mais en la nuançant soit en montrant la possibilité d’une continuité, notamment dans le cours de la résolution d’un problème, soit en soutenant la possibilité d’une légitimité mathématique de l’argumentation. Ainsi l’argumentation se constitue-t-elle en obstacle épistémologique à l’apprentissage de la démonstration, au sens où elle est à la fois ce contre quoi il se construit et ce avec quoi il avance. De plus, l’attention portée à l’argumentation dans la résolution de problèmes a conduit à dépasser les approches purement heuristiques et mis en évidence le lien étroit entre le développement de la rationalité et celui des connaissances mathématiques depuis les niveaux les plus élémentaires. L’exposé portera essentiellement sur ces évolutions de la recherche, et les propositions de concepts tels qu’argumentation heuristique (Raymond Duval) ou explication ontique (Gila Hanna). Il conclura sur le besoin de forger le concept d’argumentation mathématique pour penser l’apprentissage de la démonstration.


[Présentation annulée]
L’argumentation dans les sciences expérimentales : diversité des pratiques et recherche de caractéristiques communes

Léna Soler, MCF à l’Université de Lorraine, Archives Henri Poincaré (AHP PReST, CNRS UMR 7117, Univ. Lorraine), Nancy

  Lorsque l’on se penche sur les pratiques argumentatives par lesquelles les acteurs s’efforcent de justifier leurs résultats expérimentaux, la conclusion, bien mise en évidence par le « tournant pratique » des études philosophiques, historiques et sociologiques sur les sciences, est celle d’une grande diversité. Peut-on néanmoins espérer dégager certaines caractéristiques universelles, ou au moins suffisamment générales, de l’argumentation dans les sciences expérimentales ?
Je suggèrerai que l’on peut identifier certains schémas très généraux caractéristiques des démarches par lesquelles sont étayés les résultats expérimentaux en physique et sans doute plus largement dans les autres disciplines expérimentales. Afin d’illustrer ce à quoi peuvent correspondre ces schémas très généraux, je m’appuierai sur un article de physique des particules, publié en 1974 et communément présenté comme recelant la première « preuve expérimentale » à l’appui de la « découverte des courants faibles neutres ». Je proposerai une analyse des démarches et opérations qui, prises ensemble, peuvent être identifiées à un argument expérimental en faveur de la détection expérimentale des courants faibles neutres, et, de là, en faveur du « fait expérimental » que les courants faibles neutres existent. Cette analyse permettra de pointer vers des candidats au titre de schémas généraux caractéristiques des procédures argumentatives dans les sciences expérimentales.

Résumés des communications affichées

Lorsque le résumé comporte plusieurs co-auteurs, le nom de l’auteur présentant la communication est souligné. Liste mise à jour le 20 mai 2019. Cliquer sur les icônes pour voir les affiches.

[affiche]  
Les analogues naturels : utilisation du raisonnement par analogie pour affiner la prédiction à long terme du comportement des verres nucléaires face à la corrosion

Dorine Katia Montout
doctorante au CETCOPRA Centre d’Étude des Techniques, des Connaissances et des Pratiques, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

La fission nucléaire utilisée dans les centrales pour produire de l’électricité génère des produits de fission et actinides mineurs dangereux pour le vivant durant des centaines de milliers d’années. Comme cette dangerosité diminue avec le temps, une des options est d’isoler ces éléments de l’environnement et de les confiner. Un des matériaux utilisés est le verre alumino-borosilicaté ou verre nucléaire qui doit résister à la radioactivité mais aussi à la corrosion aqueuse.
  Son comportement face à l’eau est donc anticipé grâce à des expériences en laboratoire, en général de plusieurs mois. Mais comment, à partir de résultats obtenus en quelques mois prédire le comportement de ce verre dans des centaines de milliers d’années ? En 1978, Rodney Ewing, un minéralogiste américain, propose de compléter les méthodes de prédiction par l’étude d’un analogue naturel : un verre naturel soumis à l’altération en condition géologique durant des milliers d’années et similaire. Il utilise ici un raisonnement qui suscite la méfiance : le raisonnement par analogie.
  L’affiche revient sur les arguments avancés pour convaincre la communauté scientifique de l’intérêt de sa méthode et de la robustesse de son analogie.


[affiche]  
Une propriété de l’argumentation numérique

Antsa Nasandratra Nirina Avo [1], Jean Sallantin [2], Solo Randriamahaleo [3], Dominique Hervé [4]
1. LIMAD – École Doctorale Modélisation Informatique, Université de Fianarantsoa, Madagascar ; 2. D.R. ém CNRS, LIRMM Laboratoire d’Informatique, Robotique et Microéléctronique de Montpellier ; 3. Faculté des sciences, Université de Fianarantsoa, Madagascar ; 4. UMR GRED, Montpellier

L’argumentation numérique se fait selon des protocoles qui limitent la liberté d’argumentation des parties prenantes en leur imposant des champs textuels pour s’exprimer. Ainsi le projet AREN propose trois choix pour juger un argument : d’accord, pas d’accord, pas compris. En logique, le jugement est la donnée d’une modalité s’appliquant à l’argument. Les logiques ayant une modalité “être discutable” sont utiles pour exprimer le jugement “pas compris”. De plus, dans le projet AREN, une opération interne du débat “la reformulation du propos d’un autre” est contrainte par le fait que ce propos et le propos reformulé ont le même jugement. Cette opération de reformulation n’existe pas en logique mais elle sert en théorie des catégories pour le modèle général du calcul par machine.
  L’argumentation numérique du projet AREN est ainsi une restriction de l’argumentation aux yeux des sciences humaines et sociales dont la modélisation informatique correspond à un modèle général du calcul par machine. C’est cette propriété que nous allons discuter ici.


[affiche] PDF156 Ko
Les hypostases : une classification de rapports d’incertitudes (traduits en langage courant) qui fondent, alimentent et dynamisent le débat, la discussion et la controverse scientifiques

Antsa Nasandratra Nirina Avo [1], Jean Sallantin [2], Solo Randriamahaleo [3], Véronique Pinet [4]
1. LIMAD – École Doctorale Modélisation Informatique, Université de Fianarantsoa, Madagascar ; 2. D.R. ém CNRS, LIRMM Laboratoire d’Informatique, Robotique et Microéléctronique de Montpellier ; 3. Faculté des sciences, Université de Fianarantsoa, Madagascar ; 4. Professeure de Philosophie, Lycée Joliot-Curie, Sête

En science, l’argumentation sert à l’évaluation des savoirs. Afin d’évaluer ce qui est affirmé, on peut utiliser des hypostases qui sont, sous couvert de termes communs, des rapports logiques d’incertitude. Ainsi, l’évaluation se manifestera par une discussion sur des loi, principe, axiome, problème, conjecture, hypothèse, paradoxe, classification, aporie, mode, dimension, approximation, aporie, donnée, événement, phénomène, structure dimension, méthode… qui sont autant d’hypostases repérées dans les énoncés. Une telle classification qui structure débats et controverses, doit avoir du sens indépendamment des communautés scientifiques. Mais elle doit aussi correspondre aux modes d’administration de la preuve pratiqués par chaque communauté.
  Dans le domaine de l’enseignement, les hypostases pourraient permettre de mieux poser les questions incomprises, de clarifier ce qui est dit et d’identifier ce qui est mal compris du domaine de savoir à étudier. Plus largement dans les débats sciences/sociétés, elles pourraient permettre aux scientifiques et aux citoyens de participer à l’évaluation des savoirs en signalant des lacunes et des incertitudes.
  Nous présentons une modélisation informatique dans laquelle les hypostases guident une construction en ligne d’une cartographie des argumentations d’un débat.


[affiche]  
Argumentation et construction sociale

Philippe Cohard
MRM Montpellier Recherche en Management, Université de Montpellier, LabEx Entreprendre, Montpellier

L’argumentation peut être définie de manière abstraite comme « l’interaction de différents arguments pour ou contre quelque conclusion » (Walton, 2013, p.1). Cette interrelation entre plusieurs arguments témoigne d’une construction. Les constructions sont régulièrement confrontées, leurs arguments formant des contradictions. C’est par ces échanges que se concrétisent des connaissances sous formes de constructions sociales.
  L’intelligence artificielle cristallise actuellement les effets de cette construction sociale. L’IA existe au moins depuis les années quarante avec le neurone formel de McCulloch et Pitts (1943). Ces travaux ont été développés par Rosenblatt (1958) avec le perceptron et augmentés par Minsky et Papert dans les années soixante avec la création des réseaux de neurones (1962). Leur retour auprès d’un plus large public s’est fait dans les années 2010 avec l’émergence du concept de Big Data.
  Entre inquiétude face à la progression de l’IA, sa possible autonomisation et les propos rassurants sur son incapacité à devenir une « intelligence », plusieurs argumentaires sont construits. Cela ne va pas sans des questionnements éthiques : quel est le statut des machines intelligentes ? Quelle est la responsabilité du concepteur ? Qui décide de l’algorithme implémenté ?
  Nous proposons de modéliser 3 argumentaires sur l’Intelligence Artificielle afin d’illustrer notre propos et de montrer les constructions sociales réalisées. Pour cela nous mobiliserons l’approche de l’argumentation de Walton qui s’appuie sur des schèmes d’argumentation représentant des types d’arguments communs, modèles de stéréotypes de raisonnements (Walton et Macagno, 2016).


[affiche] PDF852 Ko
On the pervasiveness of dualistic thought in the cell death field: awareness and limitations

Abdel Aouacheria
ISEM Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier, Université de Montpellier, CNRS, EPHE, IRD, Montpellier

Dichotomies are ubiquitous in all spheres of knowledge. Life sciences are no exception to this rule with their inexhaustible list of antonymous concepts (mind and body, normal and pathological, self and non-self, innate and acquired, soma and germline, structure and function, etc). Scientific thinking itself often involves antithetical couples, what the science historian G. Holton referred to as Themata (e.g. constancy and change, complexity and simplicity, reductionism and holism). Even Plato believed that dichotomization (diaeresis) could represent a good method for providing a full account of truth and reality. Most of the time though, dualistic conceptions are simply a reflection of a fundamental feature of the human psyche prompting us to think in pairs of opposites, contraries and reverses. This feature does enhance our comprehension but can squeeze out insightful findings. In this work, I first describe how dichotomization underpins the disciplinary field of cell death, i.e., how the epistemology of cell death arose from binary systems in the image of the primary opposition between life and death. Then, I show that, despite considerable advances, there have been numerous findings in the last decades that do not fit neatly into any simplistic dualist framework. By lifting away widely accepted dichotomies, I finally uncover three layers of complexity: the recognition of multiple cell death mechanisms; the diversity of cell death-related factors; and their polyfunctional nature.


[affiche] PDF573 Ko
Argumentation frameworks for constructing and evaluating deductive mathematical proofs

Nadira Boudjani, Abdelkader Gouaich, Souhila Kaci
LIRMM Laboratoire d’Informatique, Robotique et Microéléctronique de Montpellier, CNRS, Université de Montpellier

Learning deductive proofs is fundamental for mathematics education. Yet, many students have difficulties to understand and write deductive mathematical proofs which has severe consequences for problem solving as highlighted by several studies. Students have difficulties to understand mathematics and more precisely to build and structure mathematical proofs. To tackle this problem, several approaches in mathematical didactics have used a social approach in classrooms where students are engaged in a debate and use argumentation in order to build proofs.
  The term “argumentation” in this context refers to the use of informal discussions in classrooms to allow students to publicly express claims and justify them to build proofs for a given problem. From instructors’ point of view, some difficulties arise with these approaches for assessment. In fact, the evaluation of outcomes — that includes not only the final proof but also all intermediary steps and aborted attempts — introduces an important work overhead.
  We propose a system for constructing and evaluating deductive mathematical proofs. The system has a twofold objective: (i) it allows students to build deductive mathematical proofs using structured argumentative debate; (ii) it helps the instructors to evaluate these proofs and assess all intermediary steps in order to identify misconceptions and provide a constructive feedback to students. The system provides students with a structured framework to debate during construction of proofs using the proposed argumentation frameworks in artificial intelligence. These argumentation frameworks are also used in the analysis of the debate which will be used to represent the result in different forms in order to facilitate the evaluation to the instructors. The system has been implemented and evaluated experimentally by students in the construction of deductive proofs and by instructors in the evaluation of these proofs.
Résumé FR

Cadres d’argumentation pour la construction et l’évaluation de preuves mathématiques déductives

Nadira Boudjani, Abdelkader Gouaich, Souhila Kaci
LIRMM Laboratoire d’Informatique, Robotique et Microéléctronique de Montpellier, CNRS, Université de Montpellier

L’apprentissage des preuves mathématiques déductives est fondamental dans l’enseignement des mathématiques. Pourtant les étudiants éprouvent de plus en plus de difficultés pour comprendre et écrire les preuves mathématiques déductives. Pour aborder ce problème, plusieurs travaux en didactique des mathématiques utilisent l’apprentissage collaboratif en classe. L’apprentissage collaboratif consiste à regrouper des étudiants pour travailler ensemble dans le but d’atteindre un objectif commun. Il repose sur le débat et l’argumentation. Les étudiants s’engagent dans des discussions pour exprimer leurs points de vue sous forme d’arguments et de contre-arguments dans le but de résoudre un problème posé.
  L’argumentation utilisée dans ces approches est basée sur des discussions informelles qui permettent aux étudiants d’exprimer publiquement leurs déclarations et de les justifier pour construire des preuves déductives. Ces travaux ont montré que l’argumentation est une méthode efficace pour l’apprentissage des preuves mathématiques. Du point de vue des enseignants, certaines difficultés surgissent avec ces approches pour l’évaluation des preuves déductives. En particulier, l’évaluation des résultats, qui comprend non seulement la preuve finale mais aussi les étapes intermédiaires, les discussions, les conflits qui peuvent exister entre les étudiants durant le débat. En effet, cette évaluation introduit une charge de travail importante pour les enseignants.
  Nous proposons un système pour la construction et l’évaluation des preuves mathématiques déductives. Ce système peut être considéré comme un outil pédagogique avec un double objectif : (i) permettre aux étudiants de construire des preuves déductives à partir d’un débat argumentatif structuré ; et (ii) aider les enseignants à évaluer ces preuves et fournir des retours constructifs aux étudiants. Plus spécifiquement, le système utilise le cadre de l’argumentation en intelligence artificielle qui permet à la fois de structurer le débat entre les étudiants et d’avoir une analyse afin de proposer aux enseignants les composantes les plus pertinentes du débat. Le système a été implanté et validé par une étude expérimentale par les étudiants et par les enseignants.

 

Comité de pilotage et Conseil scientifique

Le Comité de Pilotage assure l’organisation matérielle et scientifique de ces 7e Journées en s’appuyant sur le Conseil Scientifique dont il émane, constitué de chercheurs, d’enseignants-chercheurs de diverses disciplines, ainsi que d’étudiants en 2e ou 3e cycle de l’UM ou de l’UPVM3 (listes par ordre alphabétique).

Le Comité de Pilotage :

Manuel Bächtold (UM FdE), coordinateur scientifique ;
Laurent Boiteau (CNRS), Isabelle Busseau (CNRS), Kévin de Cecchi (doctorant UM), Viviane Durand-Guerrier (UM FdS), Muriel Guedj (UM FdE), Thomas Hausberger (UM FdS), François Henn (UM FdS), Capucine Huet (doctorante UPVM3), Simon Modeste (UM FdS), Valérie Munier (UM FdE), Gabriel Pallarès (doctorant UM), Henri Reboul (UM FdS), Nicolas Saby (UM FdS), Jean Sallantin (CNRS/UM), Jérémi Sauvage (UPVM3), Alexandre Viala (UM UFR Droit), Floriane Wozniak (UM FdE Nîmes).

Le Conseil Scientifique :

Manuel Bächtold (UM FdE), Laurent Boiteau (CNRS), Thierry Brassac (UM), Anastasios Brenner (UPVM3), Alain Bronner (UM FdE), Isabelle Busseau (CNRS), Aurélie Chesnais (UM FdE), David Cross (UM FdE), Elizabeth Denton (BIU Montpellier), Gina Devau (UM FdS), Viviane Durand-Guerrier (UM FdS), Muriel Guedj (UM FdE), Thomas Hausberger (UM FdS), François Henn (UM FdS), Thierry Lavabre-Bertrand (UM UFR Médecine), Simon Modeste (UM FdS), Valérie Munier (UM FdE), Denis Puy (UM FdS), Henri Reboul (UM FdS), Christian Reynaud (UM FdE), Nicolas Saby (UM FdS), Jean Sallantin (CNRS/UM), Ghislaine Tichit (BIU Montpellier), Alexandre Viala (UM UFR Droit), Sonia Yvain (doctorante UM), Floriane Wozniak (UM FdE Nîmes).

Documents à télécharger

Flyer des 7e Journées Épistémologie – PDF515 Ko

Affiche 7e Journées Épistémologie A4 haute résolution – JPG438 Ko

Appel à communications affichées 2019 – PDF173.5 Ko


L’affiche des Journées 2019

Affiche 7e Journées Épistémologie 2019

Composition affiche : S. Modeste. Iconographie : statue en pied de Jean Jaurès orateur, bronze de François Cacheux (photos S.M.)