Cycle HiPhiS 2009–2010 : Langages scientifiques, langages éthiques
11 conférences programmées de mai 2009 à juin 2010.
Ce nouveau séminaire inter-universitaire de vulgarisation de haut niveau sur la science contemporaine, vise à attirer l’attention de l’ensemble de la communauté universitaire (enseignants et étudiants) sur l’intérêt interdisciplinaire et les enjeux philosophiques des recherches accomplies dans les équipes et les laboratoires de nos universités, ainsi que dans la communauté scientifique internationale.
En définitive, il s’agit de rencontres où les regards sont croisés, en prise directe avec les problèmes qu’affrontent les diverses disciplines et avec le grand espoir – fondé par Dominique Lecourt dans son rapport au Ministre sur l’enseignement de la Philosophie des Sciences – que si l’on prend soin d’analyser philosophiquement l’histoire des conceptions, théorisations et formalisations dont ces problèmes portent la trace, ce questionnement s’avèrera utile à la recherche elle-même.
Cliquer sur les vignettes pour voir les affiches en grand format.
Mardi 12 mai 2009
Le langage au risque du posthumanisme
Jean-Michel Besnier
Professeur de philosophie, Université Paris IV Sorbonne
17h00 – UM2 Polytech, amphithéâtre Serge Peytavin (campus Triolet, bât. 31) [N.B. horaire inhabituel]
Résumé, affiche, lien vidéo
Affiche A3 – PDF269.5 Ko | Vidéo (1:54’37”)
Résumé :
La paléoanthropologie considère que la technique et le langage sont les deux facteurs de l’hominisation. Même si les savoirs contemporains tendent à contester qu’ils soient le privilège exclusif de notre espèce, la tradition occidentale n’en est pas moins enracinée dans la conviction que nous nous sommes, grâce à eux, arrachés à la nature. Aujourd’hui se développent pourtant des utopies que l’on qualifie de « posthumanistes » parce qu’elles annoncent que l’hominisation est achevée et que nous devrons bientôt céder la place dans l’échelle des êtres. Ces utopies se réclament des promesses (ou menaces) issues des technosciences qui – après avoir réparé, amélioré puis « augmenté » l’homme – devraient faire triompher une cause proprement inhumaine, celle d’une espèce nouvelle. Dans ce scénario posthumain, que sera donc devenu le langage qui faisait couple avec la technique ?
C’est la question que l’on posera, sans craindre son caractère paradoxal ou contrefactuel. Heidegger expliquait déjà comment la technique réduit la langue au simple calcul et d’autres, après lui, font le même constat dans le contexte de la société dite d’information. On s’efforcera d’examiner le bien-fondé de ces analyses et d’envisager les contre-feux qui se révéleraient salutaires.
Bibliographie :
□ J.-M. Besnier, Demain les Posthumains. Le futur a-t-il encore besoin de nous ?, Hachette, 2009.
Mardi 16 juin 2009
Darwinisme, génétique et société
Pierre-Henri Gouyon
Biologiste, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle
17h30 – UM2 Polytech, amphithéâtre Serge Peytavin (campus Triolet, bât. 31)
Résumé, affiche
Résumé :
La théorie de l’évolution lancée par Darwin il y a 150 ans constitue aujourd’hui la base de la biologie contemporaine. Comme a pu le dire Th. Dobzhansky, « Rien en biologie n’a de sens si ce n’est à la lumière de l’Évolution ».
Avant Darwin, la préhistoire de la biologie, on a pu penser que toutes les transformations étaient possibles (des métamorphoses d’Ovide au loup garou ou à la fameuse mandragore). On a pu penser aussi que tout était parfaitement fixe ; que toutes les espèces existaient depuis le commencement du monde, ou qu’elles s’éteignaient toutes lors de catastrophes…
Par son approche fondée sur l’étude des organismes dans leur milieu, Darwin peut être vu comme le fondateur de l’écologie au sens actuel du terme. Par la façon dont il a abordé le problème de l’hérédité, il a posé les questions qui ont amené à l’émergence de la génétique. Sa vision de l’arbre généalogique des formes vivantes est la base du concept actuel de biodiversité. Sa théorie qui affirme l’unité du Vivant permet de comprendre le monde vivant qui nous entoure, dont nous faisons partie et sur lequel nous agissons. Comprendre les autres êtres vivants, nous comprendre nous-mêmes, agir sur le vivant ; trois thèmes que nous aborderons dans cet atelier.
Comprendre le vivant : qu’est-ce qu’un être vivant, comment peut-on le définir ? Qu’est-ce qu’une espèce, qu’est-ce que la biodiversité ? Autant de questions sur lesquelles la théorie de l’évolution nous en dit tant que nous ne disposons pas encore de concepts clairs. Un être vivant peut être défini par sa physiologie (son métabolisme) ou par son origine (évolutive, génétique). Selon l’approche choisie, on arrive à des notions qui ne se recoupent pas parfaitement. Un virus, ou à l’opposé, la terre (Gaïa) sont-ils vivants ? L’espèce est-elle une construction purement humaine ou existe-t-elle en dehors de nos représentations ? Dans ce cadre, comment définir la biodiversité ? En comptant les espèces ? Certainement pas ! En utilisant l’arbre généalogique de Darwin ? Comment ?…
Nous comprendre nous-mêmes : quelle place les humains doivent-ils se donner. Et Dieu dans tout ça ? La biologie de l’évolution, incluant la génétique est entrée en conflit avec les religions mais aussi avec les idéologies. Mal vue par les Eglises, interdite en Union Soviétique, elle a servi de base à des idéologies condamnables : darwinisme social, eugénisme, nazisme… Cette science nous touche de si près qu’il est impossible de ne pas en tirer une vision de l’humanité. Pourtant, Th. Huxley, compagnon de Darwin a dit : « La nature n’est ni morale ni immorale ; la nature est amorale ». Alors, quelle morale dans un contexte darwinien ?
Enfin, l’unité de la Nature, l’origine unique commune aux êtres vivants, la sélection, la génétique, toutes ces découvertes nous permettent d’agir sur le vivant. Des procréations médicalement assistées aux thérapies géniques et au transhumanisme ; de l’exploitation de la biodiversité aux OGM, les humains modifient le vivant, font disparaître de nombreuses formes, en créent de nouvelles. Quelles possibilités sont ouvertes, quels risques prenons-nous ? À quel progrès nous préparons-nous ?
On le voit, l’héritage de Darwin est riche de réponses mais surtout de questions.
Mardi 15 septembre 2009
Le droit : art, dogme ou science ?
François Ost
Juriste et philosophe du droit, Professeur à l’Université Saint-Louis de Bruxelles
17h45 – UM2 IAE, amphithéâtre Robert Reix (campus Triolet, bât. 29) [N.B. horaire inhabituel]
Résumé, affiche, lien vidéo
Affiche A3 – PDF192.2 Ko | Vidéo (1:25’19”)
Résumé :
La scientificité du droit est problématique. D’aucuns, en effet (notamment les praticiens), le tiennent plutôt pour une pratique relevant du savoir faire ou de l’art, tandis que d’autres font observer que sa production théorique et universitaire est qualifiée de « doctrine » ou de « dogmatique » – deux genres de discours peu susceptibles de changement de paradigme.
On se propose de reprendre ces questions à frais nouveaux au bénéfice de la distinction entre science au sens faible et science au sens fort, et on s’attachera à dégager les conditions nécessaires d’une étude du droit qui relèverait d’une véritable scientificité.
Pour terminer, on abordera, à propos du droit de l’environnement, la question délicate des rapports entre droit et sciences naturelles.
Mardi 27 octobre 2009 [conférence annulée]
Société d’agents intelligents : une évolution, une révolution
Francis Jutand
Physicien Directeur scientifique de l’Institut Télécom / CNRS
17h30 – UM2 Polytech, amphithéâtre Serge Peytavin (campus Triolet, bât. 31)
Résumé
Directeur scientifique de l’Institut Télécom, Francis Jutand est également vice-président du centre de compétitivité Cap Digital. Il est très engagé dans des activités de recherches multidisciplinaires dans le domaine des sciences cognitives, au carrefour de l’intelligence artificielle et des sciences humaines et sociales. Quand il a dirigé le département STIC du CNRS, il l’a ouvert aux sciences humaines et sociales de manière à permettre des recherches pluridisciplinaires sur la construction de la société de l’information et de la communication, et plus largement sur la société de la connaissance. Sa contribution de nature prospective explorera les perspectives sociales et technologiques de la société de la connaissance.
(affiche HiPhiS non produite)
Mardi 24 novembre 2009 [conférence reportée au 9 mars 2010]
L’exigence démonstrative comme éthique
Michel Blay
Philosophe et historien des sciences, D.R. CNRS, ENS et Observatoire de Paris
17h30 – UM2, Salle des Actes (campus Triolet, bât. 7)
Résumé, affiche
Conférence annulée suite à une perturbation sur le réseau SNCF, reportée au 9 mars 2010
Résumé :
À l’occasion d’une approche à la fois historique et philosophique nous voudrions revenir, au cours de cette conférence, sur l’exigence démonstrative et sa valeur sociale. En effet, il ne suffit pas de critiquer, cela est facile, de dire que l’on n’est pas d’accord (comme dans les blogs), encore faut-il prouver et démontrer. C’est à cette condition seulement que peut s’instaurer dans l’histoire, la liberté de chacun et l’émancipation de tous, que peut, en un mot, s’instaurer une éthique partagée.
Mardi 12 janvier 2010
Mammouth, Néandertal… de quelques fragments d’ADN à un retour possible ?
Catherine Hänni
Biologiste et paléogénéticienne, D.R. CNRS, ENS de Lyon
17h30 – UM2 IAE, amphithéâtre Robert Reix (campus Triolet, bât. 29)
Résumé, affiche
Résumé :
C’est en 1984 que pour la première fois un fragment d’ADN est obtenu à partir de restes d’une espèce disparue, permettant de comparer cette espèce, sur des critères génétiques, avec les espèces actuelles. La paléogénétique était donc née, et cette discipline permet d’avoir un regard neuf sur le passé dans des domaines très variés. Quelques 25 ans plus tard, le génome complet d’un homme de Néandertal va être déchiffré. Cependant, analyser de l’ADN ou déchiffrer un génome complet ne veut pas dire faire revivre une espèce éteinte… Mais, ceci serait-il pour demain ? Pour ce début de l’année de la biodiversité, la paléogénomique est au cœur des enjeux scientifiques et éthiques de la biologie contemporaine.
Mardi 09 février 2010
L’internet social (ou Web 2.0) : opportunités, impact et défis
Patrick Valduriez
D.R. INRIA, Centre de recherches Inria Sophia Antipolis Méditérranée
17h30 – UM2 IAE, amphithéâtre Robert Reix (campus Triolet, bât. 29)
Résumé, affiche, lien vidéo
Affiche A3 – PDF360.6 Ko | Vidéo (1:31’45”)
Résumé :
Le Web nous a offert un espace virtuel et infini d’informations, d’une grande facilité d’accès et de traitement. Il a ainsi permis de démocratiser l’accès à l’information et donc à la connaissance. Pendant longtemps, cette information a été mise en ligne par des sites contrôlés par des organisations, des entreprises ou des états. Le Web 2.0, en plaçant l’utilisateur au centre du processus de production d’information et en lui permettant une communication directe et instantanée avec les autres utilisateurs, change radicalement notre rapport à l’information.
Ainsi, des opportunités immenses d’usages novateurs, comme les communautés professionnelles en ligne ou les réseaux sociaux, sont offertes. À terme, une véritable intelligence collective, productrice de connaissances, peut émerger, avec un impact profond sur l’éducation, la culture et la société. Mais il y a aussi des défis qui nous concernent tous comme l’atteinte à la vie privée, la désinformation ou l’utilisation malveillante de l’information.
Mardi 23 février 2010
Le temps et la relativité
Marc Lachièze-Rey
Astrophysicien, D.R. CNRS, Universite Paris 7 Denis-Diderot
17h30 – UM2 Polytech, amphithéâtre Serge Peytavin (campus Triolet, bât. 31)
Résumé, affiche
Résumé :
La relativité générale – et déjà la relativité restreinte – fait disparaitre l’espace et le temps au profit de l’espace-temps.
J’indiquerai le statut de certaines notions à connotation temporelle – simultanéité, chronologie, durées… – en relativité : elles sont en général propres à un observateur et à lui seul, et définies uniquement aux sites de l’espace-temps qu’il occupe.
Je montrerai comment, au contraire, la structure causale est commune à tous et « absolue ». J’illustrerai à propos de la cosmologie.
J’expliciterai la notion de covariance et ce que l’on appelle aujourd’hui le problème du temps. J’indiquerai les rôles que jouent ces notions dans les tentatives de quantification de la gravitation.
Mardi 09 mars 2010 [nouvelle date – initialement prévue le 24 nov. 2009]
L’exigence démonstrative comme éthique
Michel Blay
Philosophe et historien des sciences, D.R. CNRS, ENS et Observatoire de Paris
17h30 – UPV-UM3, salle Jourda (site Rte Mende, bâtiment BRED, en haut à gauche sur le plan)
Résumé, affiche, lien vidéo
Affiche A3 – PDF363.35 Ko | Plan du campus UPV Rte-Mende – PDF175.2 Ko | Vidéo (1:05’10”)
Conférence initialement programmée le 24 novembre 2009, reportée en raison d’une perturbation SNCF
Résumé :
À l’occasion d’une approche à la fois historique et philosophique nous voudrions revenir, au cours de cette conférence, sur l’exigence démonstrative et sa valeur sociale. En effet, il ne suffit pas de critiquer, cela est facile, de dire que l’on n’est pas d’accord (comme dans les blogs), encore faut-il prouver et démontrer. C’est à cette condition seulement que peut s’instaurer dans l’histoire, la liberté de chacun et l’émancipation de tous, que peut, en un mot, s’instaurer une éthique partagée.
Mardi 06 avril 2010 – Conférence-controverse sur les Nano[technologie]s
1. Nanotechnologies : profil d’une technoscience
Bernadette Bensaude-Vincent *
2. La science-fiction et le débat critique relatif à nos sociétés technoscientifiques
Gilbert Hottois **
* Philosophe et historienne des sciences, Professeure à l’Université Paris-Ouest Nanterre La Défense
** Philosophe des sciences, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles
17h00 – UM2, amphithéâtre Dumontet (campus Triolet, bât. 7) [N.B. horaire inhabituel]
Résumés, affiches, liens vidéo
Affiche conférences A3 – PDF903.1 Ko | Vidéo complète (1:17’20”) | Vidéo B.B.V. (59’48”) | Texte G. Hottois – PDF334.9 Ko
Conférence-controverse associée à un jeu de débat sur les « Nanos », dans le cadre de la célébration du bicentenaire de la Faculté des Sciences de Montpellier
Résumé de B. Bensaude-Vincent :
On propose un regard anthropologique sur les nanotechnologies. Après un bref rappel de diverses définitions de la technoscience forgées dans les années 1980, on tentera de préciser dans quelle direction les nanotechnologies font évoluer le concept de technoscience.
1) les nanotechnologies transforment les briques élémentaires de la matière comme du vivant en dispositifs ou machines. Ce regard ingénieur efface les distinctions entre nature et artifice comme entre inerte et vivant. Il s’agit moins de se rendre « maître et possesseur » de la nature que de la refaçonner au gré de nos projets.
2) les nanotechnologies transforment l’organisation de la recherche : à l’idéal désormais classique d’interdisciplinarité succède un véritable programme de convergence des disciplines à l’échelle du nanomètre. La recherche réputée pure ou libre est de plus en plus orientée vers des objectifs, avec feuilles de route et soumise à une gestion managériale.
3) les nanotechnologies transforment les rapports entre science, technique et société. Loin de chercher à « produire » des résultats neutres, on admet désormais qu’aux valeurs épistémiques s’ajoutent des valeurs sociales, environnementales etc. D’où la tendance à enrôler dans les programmes de recherche des spécialistes de sciences humaines aux côtés des chercheurs en sciences de la nature.
Résumé de G. Hottois :
Nous partons de l’hypothèse de l’intérêt de l’imaginaire des sciences et des techniques, et spécialement de la science-fiction en tant qu’expérience de pensée multiple et complexe ainsi que reflet expressif de la sensibilité et de la perception publiques relatives aux sciences et aux techniques. La SF aurait une portée encore méconnue pour la réflexion et le débat critiques philosophiques, épistémologiques et éthiques relatifs à nos sociétés technoscientifiques. Nous envisageons principalement d’introduire cette problématique nouvelle en présentant la notion d’expérience de pensée et les origines historiques de la SF suivant différentes traditions américaine (Gernsback, technophile, technique-fiction), française (Renard, spéculative, science-fiction ou merveilleux-scientifique), anglaise (Shelley, technophobe). Nous terminerons par des illustrations de cette problématique puisée dans le domaines des nanotechnosciences et technosciences convergentes.
N.B. G. Hottois ayant dû annuler sa venue à Montpellier, son propos a été résumé en séance par Pascal Nouvel.
Activité associée – jeu de débat UM2 du 23 mars au 9 avril 2010 :
Nano(technologies), faut-il un un moratoire ?
Affiche A3 – PDF735.1 Ko
| Programme
| Méthodes et résultats
• Conférence introductive par Jean-Pierre Nougier (Prof. émérite UM2, IES) le 23 mars Vidéo (1:23’11”)
• Restitution des débats le 6 avril en ouverture de la conférence HiPhiS Vidéo (16’41”)
Mardi 18 mai 2010
Les modèles mathématiques, ressources ou mirages ?
Jean-Pierre Bourguignon
Mathématicien, D.R. CNRS, IHES Paris Bures s/-Yvette
17h30 – UM2 IAE, amphithéâtre Robert Reix (campus Triolet, bât. 29)
Résumé, affiche, lien vidéo
Affiche A3 – PDF390.0 Ko | Vidéo (1:06’20”)
Résumé :
Les mathématiques sont nées de la volonté de comprendre le monde qui nous entoure en essayant d’abstraire de diverses situations des structures opératoires jusqu’à constituer une science à part entière avec ses concepts fondateurs, ses techniques et ses problèmes internes.
Cette épopée n’a bien entendu pas fait cesser les questionnements extérieurs aux mathématiques qui ont continué à les stimuler, à les enrichir et à leur poser des défis.
Le retour des connaissances mathématiques s’est opéré et s’opère via la construction de modèles qui traitent d’une réalité assez brute ou d’une réalité construite par exemple dans le champ d’autres sciences.
L’importance prise dans un certain nombre de situations par l’utilisation de modèles mathématiques rend leur usage critique et quelquefois critiqué. Du coup on peut légitimement se demander s’il s’agit de ressources ou de mirages.
Quelles sont les conséquences de cet état de fait sur les mathématiques et pour les mathématiciens ? Les mathématiciens peuvent-ils ignorer les questions de tous ordres que posent les modèles s’appuyant sur leur discipline ? Quels sont les enjeux d’un tel questionnement dans la pratique professionnelle, dans l’enseignement et dans l’appréhension que font de cette discipline les autres acteurs de la société ?
Mardi 08 juin 2010 [conférence annulée]
Construire des ponts entre les sciences : sur le projet de renouveler l’esprit encyclopédique
Elisabeth Nemeth
Professeur de philosophie, Université de Vienne (Autriche)
17h30 – UPV-UM3, salle Jourda (site Rte Mende, bâtiment BRED)
Résumé, affiche
Conférence annulée
Résumé :
Dans les années 1930, deux projets d’encyclopédie proposèrent une vision de la Science et des sciences dans la tradition des Lumières. L’un fut promu à Paris, l’autre à Vienne : l’ « Encyclopédie Française » fut dirigée par l’historien Lucien Febvre avec une équipe transdisciplinaire ; l’ « Encyclopedia of Unified Science » par l’économiste Otto Neurath avec une équipe orientée vers l’empirisme logique. Bien que les deux projets émergent dans des contextes scientifiques et philosophiques bien différents, ils ont beaucoup en commun : l’orientation antifasciste et même socialiste, une vision de l’unité de la science, le combat contre l’irrationalisme. En même temps, il y a des différences importantes. Nous tenterons de caractériser ces deux approches en évaluant leur proximité et leurs différences.
Aujourd’hui, les structures universitaires et les institutions de recherche subissent des transformations profondes. La manière dont les « encyclopédistes » des années trente ont conçu la Science et les relations entre les sciences offre un point de vue qui peut enrichir la réflexion sur la situation actuelle des institutions scientifiques.