Intermède HiPhiS – printemps 2012
3 conférences programmées d’avril à mai 2012.
Mini-cycle sans thématique, dont la programmation est réduite en l’absence de financements institutionnels.
Cliquer sur les vignettes pour voir les affiches en grand format.
Mardi 03 avril 2012
Sur quelques problèmes posés par la philosophie des mathématiques
Jean-Jacques Szczeciniarz
Philosophe des sciences, Professeur à l’Université Paris 7 Denis Diderot
17h30 – UM2 IAE, amphithéâtre Robert Reix (campus Triolet, bât. 29)
Résumé, affiche, lien vidéo
Affiche A3 – PDF292.0 Ko | Vidéo (1:08’46”)
Résumé :
J’analyserai quelques positions classiques. Avec une question directrice : dans quelle mesure les mathématiques sont-elles vraiment concernées par ces formes de réflexion et doivent-elles s’en préoccuper ? Peut-on prolonger cette question ?
Mardi 15 mai 2012
Une enquête philosophique sur le propre de l’Homme
Étienne Bimbenet
Philosophe, Maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3
17h30 – UM2 IAE, amphithéâtre Robert Reix (campus Triolet, bât. 29)
Résumé, affiche
Résumé :
Il existe aujourd’hui une opinion couramment admise et reçue la plupart du temps sans question, comme si elle allait de soi. L’être humain ne serait rien de plus qu’un animal comme les autres, certes perfectionné, mais dont les principales caractéristiques (la culture, le langage, le raisonnement, la morale, la technique…) seraient déjà à l’œuvre chez la plupart des espèces animales. Or si on examine les arguments qui plaident en faveur de ce naturalisme, on les aperçoit tous issus des sciences de la nature. C’est la génétique, la biologie de l’évolution, l’éthologie animale ou enfin la primatologie qui décrètent aujourd’hui la fin de l’« exception humaine » ; c’est à elles qu’il revient aujourd’hui d’abolir la frontière qui nous séparait naguère de l’animal, et ce faisant de nous dire ce que nous sommes.
Nous défendrons ici une tout autre conception de notre humanité. Pour peu qu’on aborde philosophiquement la question, c’est-à-dire au fil d’une réflexion la plus large possible ; pour peu qu’on se rende attentifs au sens précis des comportements animaux et humains, et qu’on écoute ce que la psychologie de l’enfant et la psycholinguistique, la psychologie cognitive et la sociologie ont à nous dire sur la question, alors il devient crédible de défendre, sans obscurantisme métaphysique, et dans un cadre évolutionniste, l’idée d’un « propre de l’homme ». Encore faut-il croire que les sciences de la nature n’ont pas ici l’exclusivité, et que les sciences humaines ont aussi quelque chose à nous apprendre en ce domaine.
Mardi 22 mai 2012
Le Nouveau et le rationnel – remarques pour une philosophie de la création scientifique
Michel Paty
Philosophe des sciences, D.R. CNRS émérite, SPHERE, Université Paris 7 Denis Diderot
17h30 – UM2 IAE, amphithéâtre Robert Reix (campus Triolet, bât. 29)
Résumé, affiche, lien vidéo
Affiche A3 – PDF401.7 Ko | Vidéo (1:14’46”)
Résumé :
Je voudrais poser le problème des conditions de possibilité de connaissances scientifiques nouvelles, c’est-à-dire de savoir comment il est possible de penser rationnellement (et de mettre au jour) ce qui était impensable auparavant mais dont la nécessité vient toutefois s’imposer. Que ce problème, qui relève de l’architectonique de la pensée rationnelle, ait une solution, c’est ce dont attestent les faits de l’histoire des sciences, qui est non seulement l’histoire des résultats acquis, mais celle, davantage encore et plus profondément, de l’acquisition de ces résultats, c’est-à-dire de leur élaboration (par l’invention) et de leur assimilation. On conçoit par là combien la demande d’intelligibilité (pour les objets des diverses sciences) par la rationalité amène cette dernière à son propre dépassement. La voie de la solution à notre problème est ainsi déjà indiquée, et les analyses épistémologiques et historiques viennent l’éclairer et permettent de l’explorer de manière détaillée et précise. Les connaissances nouvelles sont possibles et rendues effectives moyennant la fonction de la rationalité grâce à l’élargissement des formes et des catégories du rationnel. Cet élargissement permet la formulation de nouveaux concepts scientifiques et de nouvelles relations entre ces concepts qui, soit en même temps qu’elle les forme soit de manière décalée, assure également leur identification comme éléments nouveaux de connaissance et leur intelligibilité. La nouveauté rationnellement intelligible ainsi obtenue comprend aussi bien les éléments nouveaux apparus en premier que leurs effets sur les transformations qui s’ensuivent dans l’organisation des connaissances. Cette considération fait voir comment la rationalité en sciences est à l’œuvre aussi bien dans le moment de l’« invention » que dans celui de la « reconstruction », à laquelle la plupart des philosophies du XXe siècle avaient voulu la cantonner. Cette réhabilitation de la création scientifique comme objet de réflexion pour la philosophie est riche de conséquences, notamment en ce qui concerne la compréhension du rapport entre la pensée symbolique et la réalité du monde.